Ma cape! Ma cape

Elle se balada dans le chemin diagonal tout en ricanant car elle venait de voir un aigle se prendre un arbre en pleine figure ! Pour elle, c'était hilarant !!

- Oh mon Dieu ! Quelle est cette boutique de fringues ?- C'est ce que vous appelez de la mode ?! C’est immonde! Mais bon, je ne suis pas là pour vous critiquer quoi que ! Je suis obligée d’acheter une de ces choses-là ? On dirait une serviette de table ! Mais bon, Puddinglard le veut alors je vais m’en acheter une ! Que proposez-vous comme serviette de table…euh excusez-moi je veux dire cape ? J’en voudrais une très jolie, noire avec des boutons dorés si c’est possible !

Maggie était vexée. Jamais on ne s'était permis de critiquer à ce point sa boutique et les vêtements qu'elle renfermait.

- Comment osez-vous ? Sachez mademoiselle que cette boutique est fournisseur officiel des plus grands sorciers de ce monde et de ceux des mondes précédents. Je serait bien curieuse de savoir quelles sont vos compétences en matière de stylisme et ce qui vous donne le droit de porter un jugement si désagréable sur mon univers. Je crains que nous n'ayons pas ici le genre d'article que vous recherchez. Allez plutôt dans une boutique discount chercher un modèle standard pour sorcier de bas étage.

La jeune fille s'était un peu excusée, mais Maggie n'était pas certaine de la sincérité de ses excuses, ni de ses compliments d'ailleurs. Elle n'avait pas pu dissimuler entièrement un sourire ironique au coin de ses lèvres et la couturière reconnaissait là l'hypocrisie qui avait cours dans certaines familles de mangemorts. Au bénéfice du doute, elle se radoucit pourtant.

- J'aime mieux cela. Passez donc dans le salon d'essayages afin qu'un elfe de maison prenne vos mesures. Quelle étoffe préférez-vous pour votre cape ? Du tweed d'alpaga, de la feutrine ou un gros brocard de laine ?

- Les cabines sont au fond de la boutique. Je vous appelle "Bestiole" qui va venir immédiatement vous mesurer. Elle est assez timide, mais très efficace. Je vous demande donc de ne pas la perturber pendant qu'elle travaille.

Mme Lewis agita une petite clochette qui ne fit aucun bruit, mais libéra une douce odeur de lavande fraîche. Immédiatement, une petite créature toute frêle avec de grandes oreilles et des yeux turquoise, vêtue d'une taie d'oreiller à fleur, apparut, sortie de nulle part. Elle se faufila entre les rouleaux d'étoffe, les machines à coudre, le regard fuyant, et se rendit dans la cabine d'essayage. Ses longs doigts légèrement velus s'agitaient sans cesse et elle portait une mettre de couturière autour du cou.

Allez, qu'on en finisse ! Ma pauvre Bestiole, sois efficace !

Bestiole se mit donc au travail. Elle ouvrit ses longs bras, ferma les yeux, et un tourbillon de mètre de couturière, d'épingles et de craie se mit à envelopper Mackenzie. Juste au dessus de sa tête, une ardoise était en lévitation, sur laquelle se notaient ses mensurations.
Puis Bestiole rouvrit les yeux et se dirigea vers l'arrière boutique, suivie par le mètre de couturière qui ondulait tel un serpent, la craie, l'ardoise et tout un essaim d'épingles qui bourdonnait telles des abeilles.

- Voilà ! C'est fait ! Je vous fais patienter quelques minutes le temps que nous assemblions vos vêtements ou vous préférez repasser plus tard ?